La communauté médicale montréalaise de 1850 à 1890 : variations sur le thème d'élite
Auteurs-es
Johanne Collin
Laurence Monnais-Rousselot
Résumé
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Montréal constitue un pôle d’attraction
important pour la communauté médicale québécoise. Cette période particulièrement
déterminante se caractérise à Montréal par une multiplication des institutions
hospitalières et universitaires, des journaux et associations médicaux, ainsi que par
une accélération des développements scientifiques. Pour cerner les contours et les
caractéristiques d’une élite médicale propre à la ville de Montréal à l’époque, les
auteurs ont circonscrit leur définition d’« élite médicale » aux seules dimensions
professionnelles et scientifiques (formation, fonctions, titres et reconnaissance).
Partant de la liste des prescripteurs inscrits dans l’ordonnancier de l’important
pharmacien H. R. Gray, liste nominative qui regroupe la très grande majorité des
médecins montréalais de l’époque, leur principal critère d’identification de cette
élite a été celui de la visibilité de ses membres à travers la presse médicale. Mais
l’élite médicale montréalaise ne constitue pas pour autant un ensemble homogène.
Au-delà d’un cloisonnement linguistique, les auteurs ont mis en évidence d’autres
lignes de stratification. Le rôle grandissant des chirurgiens, révélé en même temps
qu’appuyé par de nouvelles techniques et procédés opératoires, et l’avènement des
spécialités le prouvent sans conteste.