Burning Tom Paine: Loyalism and Counter-Revolution in Britain, 1792-1793
Auteurs-es
Nicholas Rogers
Résumé
De novembre 1792 à mars 1793, on brûla en effigie l’auteur de The Rights of Man,
Tom Paine, dans un certain nombre d’endroits en Angleterre. Ces événements, qui
se déroulaient en même temps que le procès et l’exécution de Louis Capet et au
début de la Terreur en France, sont souvent pris en preuve des sentiments fondamentalement
conservateurs et traditionnellement libertariens de la population
britannique et, dans certains cas, comme le témoignage d’un nationalisme populiste
contre-révolutionnaire. Toutefois, un examen de quelque 200 incidents signalés dans
la presse londonienne et provinciale et dans la « littérature bon marché » du
loyalisme indique que le brûlage des effigies était une tentative par les secteurs de
la classe dirigeante britannique et ses alliés de fabriquer un loyalisme « populaire
» sans encourager les sentiments démocratiques et de prévenir les radicaux
de ne pas propager leurs vues. Le brûlage des effigies a réussi à faire connaître la
cause loyaliste sur la place publique, mais il a eu plus de difficulté à rallier un
vaste auditoire. L’opposition au recrutement naval au début de 1793 donne à croire
que l’encouragement loyaliste à l’effort de guerre a reçu un accueil mitigé; l’incidence
élevée d’émeutes alimentaires en 1794 et en 1795 semble indiquer que
l’investissement loyaliste dans la croissance économique et le paternalisme social
a suscité beaucoup de scepticisme, voire du mépris. Les loyalistes pouvaient claironner
les réciprocités sociales entre les riches et les pauvres, mais leur capacité
à commander l’allégeance du peuple dépendait en bout de ligne de l’exercice de
ces responsabilités, pas de leur seul étalage.