Inclusion and Exclusion of Migrants in the Multicultural Realm of the Habsburg "State of Many Peoples"
Auteurs-es
Sylvia Hahn
Résumé
L’immigration de travailleurs, d’entrepreneurs, de maîtres artisans, d’ouvriers spécialisés,
de compagnons et de marchands étrangers de même que la migration
régionale saisonnière de la main-d’oeuvre au sein des États et par-delà les frontières
nationales sont une tradition qui remontent aux lointains débuts de l’ère moderne.
Les artisans, compagnons et apprentis, un groupe particulièrement mobile,
formaient la majeure partie des étrangers de Vienne de l’ère préindustrielle. Aux
XVIIe et XVIIIe siècles, outre ces artisans migrants, la monarchie des Habsbourg
recrutait des ouvriers d’autres régions de l’empire ou de l’étranger, en particulier
ceux doués pour l’artisanat de luxe et la production textile. Leur succédèrent au
XIXe siècle les pionniers et les travailleurs du secteur industriel. La migration
n’était pas concentrée qu’à Vienne, s’étendant aux petites villes et aux villages des
nouvelles régions industrielles de la monarchie des Habsbourg. L’intégration en
une « nouvelle » société n’a pas été une sinécure pour les ouvriers ou les entrepreneurs.
Les autorités locales surveillaient étroitement les immigrants et les immigrantes,
à qui les lois locales et les résidents de souche réservaient un traitement
discriminatoire. Qui changeait de lieu de résidence avait clairement l’impression
d’être un étranger, tant à ses propres yeux qu’à ceux des « autres », mais les données
révèlent que le concept d’« étranger » est un construct variable qui change au
gré des situations politiques, économiques et sociales.