"Deserving" Wives and "Drunken" Husbands: Wife Beating, Marital Conduct, and the Law in Ontario, 1850-1910
Auteurs-es
Lorna McLean
Résumé
À la fin des années 1870, la brutalité conjugale ne faisait plus l’objet que de simples
chuchotements en famille et entre voisins, mais également, petit à petit, de débats
publics. Le changement d’attitude face à la violence conjugale s’est répercuté sur la
réforme judiciaire. Les documents juridiques et les journaux de 1870 à 1910 nous
aident à mesurer l’influence du mouvement réformiste, surtout du rôle de la
tempérance, sur les réactions de la société et de l’appareil juridique à la violence
faite aux femmes par leurs époux. Le jeu conjugué du lobby des promoteurs de la
tempérance et des pressions politiques exercées par les féministes, les réformateurs,
les femmes battues et la presse ont mené à l’adoption, en 1909, d’une législation
reconnaissant pour la première fois la violence conjugale comme un crime distinct
de la voie de fait simple. Mais comme le démontre la pratique des tribunaux, les
sanctions légales restaient largement inefficaces malgré la rhétorique de l’époque.