"They Punish Murderers, Thieves, Traitors and Sorcerers": Aboriginal Criminal Justice as Reported by Early French Observers
Auteurs-es
Desmond H. Brown
Résumé
L’absence de tout concept de droit dans la société autochtone est un thème récurrent
des écrits des explorateurs, historiens et émissaires religieux européens, qui furent
parmi les premiers à commenter le mode de vie des habitants de l’hémisphère ouest.
Dans certains cas, ces premiers commentateurs ont peut-être mal interprété ce
qu’ils ont vu et ils utilisaient des termes français à définition juridique précise ne
s’appliquant pas, dans le contexte, au comportement qu’ils tentaient de décrire.
Leurs écrits, surtout ceux des Jésuites, révèlent que le droit existait bel et bien chez
les peuples autochtones du Nord-Est, surtout une justice pénale, bien que d’un type
et aux mécanismes différents de ceux du droit français. En France, la rétribution et
la dissuasion étant l’objectif du système judiciaire, la personne était seule responsable
de ses actes et se voyait infliger des peines correspondantes. En revanche,
hormis les cas de sorcellerie ou de trahison, passibles de mort, la justice autochtone
cherchait à restaurer la cohésion et l’harmonie sociales au sein du groupe par la
restitution, ce qui était une responsabilité collective.