The Eagle Said, “I will Take You Home Again”: Reclaiming Indigenous Histories from the Geological Survey of Canada, c. 1870–1910
Résumé
Raymond Miron (Anishinaabe et français, Bawaating/Sault Ste. Marie, Ontario) et Robert Nolan (Anishinaabe, Première Nation des Batchewanas, Ketegaunseebee/Garden River, Ontario) ont travaillé avec la Commission géologique du Canada (CGC) à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, plus particulièrement avec l’un de ses employés, Robert Bell, un colon d’origine écossaise. Miron et Nolan sont deux des nombreux Amérindiens qui ont partagé leur expertise, leurs connaissances, leurs compétences, leurs technologies, leurs cartes et leurs voies de passage avec Bell, alors qu’il entreprenait d’explorer une partie des régions nordiques de l’Amérique du Nord pour le compte de la CGC. Cependant, dans les rapports qu’il a publiés, Bell omet de reconnaître les nombreuses contributions des peuples autochtones, bien que son travail soit tributaire de ces derniers. Néanmoins, en s’intéressant aux silences des archives coloniales et en lisant entre les lignes dans les sources de la CGC, il est possible de mettre au jour des histoires autochtones et de les récupérer à partir des récits construits par les explorateurs Blancs. Ce que Miron, Nolan et tant d’autres peuples autochtones ont partagé avec Bell, et ce que ce dernier leur a pris sans leur consentement, reposait sur un savoir géographique et géologique riche, précédant de plusieurs milliers d’années les travaux de la CGC. En effet, l’importance et le génie du savoir autochtone sont omniprésents dans les documents de la Commission géologique, y compris ceux rédigés par Bell, et font échec aux tentatives coloniales qui visaient à les effacer ou à les nier.