La résonance sociale et culturelle du métier d'écrivain public à Paris sous l'Ancien Régime

Auteurs-es

  • Christine Métayer

Résumé

Dans la société parisienne des XVII-XVIIIe siècles, l'écrivain public tirait sa subsistance de sa capacité d'écrire. Il avait sa raison d'être dans une société qui, pénétrée de toutes parts par l'écrit, n'en comptait pas moins une large population non écrivante, issue principalement des milieux populaires, à qui s'imposait aussi la multiplication des usages de l'écriture. Au coeur des quartiers laborieux de Paris, le cimetière des Saints Innocents et les réputés « écrivains des charniers » permettent d'interroger la pratique publique de l'écriture : un métier sans statut, irréductible à un état socio-professionnel spécifique et exercé par des scribes aux profils variés, tour à tour confidents des coeurs timides, avocats du peuple, commis, faussaires et filous. Ces rôles ont agi directement sur les représentations partagées du personnage qu'il est possible de recenser dans les récits de voyage, dans les descriptions pittoresques ou littéraires du vieux Paris, mais surtout en observant la scène publique où évoluait le scribe, en relation avec son milieu. Là, sous le regard de ses contemporains, l'écriture publique trouvait sa pleine résonance sociale, entre la demande des milieux populaires et le rejet des autorités.

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Publié-e

1991-05-01

Numéro

Rubrique

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