Ce texte cherche à préciser l’impact des migrations sur la définition des espaces de relations familiales. Cette étude repose principalement sur l’utilisation d’une enquête menée auprès des familles de Mascouche (Québec) par un ancien résident de l’endroit pendant l’année 1909. La confrontation des résultats de ce recensement original avec ceux que nous obtenons à partir du jumelage des données des recensements canadiens et des archives de l’état civil permet la critique de ce document; cette comparaison nous donne aussi l’occasion de signaler certaines limites inhérentes à toute tentative de description des relations familiales à partir de la seule observation des liens de parenté. Ainsi, vus de Mascouche, les espaces familiaux sont modifiés et élargis par la migration et le mariage. Par contre, la connaissance souvent limitée et imprécise des histoires de vie de parents migrants dévoile la grande fragilité des relations maintenues entre les membres d’une même famille.
This text seeks to clarify the impact of migration on the definition of family space. The study is based primarily on an inquiry conducted among the families of Mascouche, Quebec, by a former resident in 1909. The results of this original survey have been confronted with those obtained through record linkage in the Canadian census and in parish registers. This comparison permits a critique of the document; it also provides an opportunity to point out certain limits inherent in any attempt to describe family relations on the sole basis of observed kinship ties. Thus, family space - as seen from Mascouche - was modified and expanded by migration and marriage. At the same time, the great fragility of relations maintained among family members is demonstrated by the often limited and vague ways in which the life histories of migrant kin were known.